L’Automne c’est la rentrée ! Après l’été d’évasion qui peut parfois nous incliner à faire de nombreux écarts, Septembre se présente comme la période de reprise en main. On fait sa liste des choses qu’on a envie d’implémenter dans sa vie et dans tous les domaines :
En Ayurveda, Septembre marque le retour en force de Vata (Air & Espace) dans nos vies. L’automne est en effet Vata & Kapha (Eau & Terre). Cependant le Kapha est plutôt émergeant en fin de saison avec ses qualités : froid, humide, lourd, dense, statique, liquide. Septembre et Octobre ont des qualités plutôt Vata (mais cela varie selon les endroits): plus frais mais encore chaud (versus l’été), léger (plus d’air, la nature se dévêt de son duvet de feuilles aussi), mobile (le temps, les températures, notre rythme …), astringent/ sec (si l’endroit est venteux)… De par les échanges continus entre le macrocosme et le microcosme, ces attributs vont nous impacter directement. Le vata accumulé en fin d’été est ici provoqué. Donc si on a un léger déséquilibre, on va ressentir plus intensément ses douleurs osseuses, être plus sujet à la constipation, au gaz et ballonnements, se sentir fatigué ou surexcité de façon alterné, avoir un appétit variable, un sommeil très léger avec des difficultés à s’endormir, la peau sèche… Cela risque de faire aussi ressortir l’élément feu chez certains (Pitta) et donc les eczémas, urticaires et autres problèmes de peau ont tendance à faire leur retour chez certaines personnes aussi. L’automne c’est la saison charnière, un crépuscule avant l’hiver, qui sert donc à le préparer. Le but limiter l’accumulation de Kapha qui sera par la suite provoqué en hiver et va causer les troubles connus : congestion, toux, rhumes, sinusites, bronchites, grippes … En émotions, un Vata équilibré en septembre se traduit par de l’entrain, de la joie de vivre, de la créativité et de l’énergie qu’il faut donc bien utiliser. En médecine ayurvédique, on pense que cette saison entre-deux est le meilleur moment pour nettoyer le corps, le tonifier de l’intérieur par une detox ou une monodiete. On conseille cela aussi au printemps. Il s’agit ici de detoxifier le corps, surtout le système digestif, puis de le régénérer. Cette dernière étape est très importante et bien trop souvent oubliée ! On ne veut pas laisser un « système tout propre » mais hypersensible tout seul ! Il faut le nourrir en profondeur après pour lui redonner de l’énergie et le restaurer. Ces cures permettent de bien préparer l’hiver pour éviter ses petits aléas. Comment faire ? Plein de possibilités selon les cultures et les traditions. On remarque toutefois que partout l’idée du jeune ou de la monodiète revient. Le but : faciliter la digestion et l’élimination, prendre soin de soi, prendre conscience de ses addictions, ralentir son rythme, donner du temps à son corps pour se restaurer de lui-même. Il a cette intelligence, il faut juste lui faire confiance et passer aux travers des premiers jours de la diète. Le but n’est jamais de perdre du poids même si cela peut aider après, suite au désencrassage de l’appareil digestif. Aussi, il ne faut pas partir à l’extrême (cure très dure pendant trop longtemps) ! En Ayurveda, on pratique la monodiete à base de Kichari : un mélange de légumes, riz basmati et dhal, avec plein d’épices et du ghee (beurre clarifié). Il s’agit d’un plat complet, satisfaisant et très digeste. On peut donc le faire sur une période plus longue (min 5 jours). Le mélange d’épices choisi varie selon les recettes / personnes / objectifs. Dans tous les cas il soutient l’assimilation et l’élimination. Les épices et aromates sélectionnés sont aussi plutôt chauffants, carminatifs, altératifs, laxatifs. L’augmentation de l’apport d’huile ou de ghee le matin à jeun permet de lubrifier le tube digestif pour soutenir l’élimination et le nettoyage du colon mais aussi contribue à la régénération cellulaire. On boit aussi des tisanes detoxifiantes (tel que cumin coriandre fenouil) tout au long de la journée. Traditionnellement, on ajoute aussi d’autres protocoles appelés Karmas (lavement, purgation, vomi…) mais ceux-ci doivent être pratiqués dans le cadre d’une clinique ou d’un programme coaché avec un thérapeute pour plus de suivi. Ce que j’aime dans l’approche ayurvédique c’est que cela demande certes un effort mais que c’est moins drastique qu’une monodiète avec un seul fruit par exemple. Bien souvent de nos jours, on cherche la solution rapide, on saute d’un extrême à l’autre à la recherche du résultat immédiat. Mais on ne laisse pas au corps le temps de se réorganiser, de se nettoyer et de se reconstruire doucement. L’Ayurveda nous demande de prendre le temps pour nous, pour nous écouter. C’est finalement bien souvent plus dur car cela demande de la patience et une prise de conscience du soi. En occident, on retrouve beaucoup de monodietes aussi comme celle de la soupe aux choux, de la compote de pommes ou encore du raisin. On peut en effet faire une monodiete avec tout : cru, cuit, légumes, fruits, céréales, liquides, solides… Il n’y a pas pour moi de meilleures options. Cela varie selon les personnes (constitution, santé), les saisons, le climat et l’environnement.
A la suite de cette cure, il faut changer doucement son alimentation. Réintégrer tout progressivement : d’abord les légumes, puis céréales, puis laitages, puis légumineuses, puis protéines animales (si vous en consommez il faut les réintégrer en dernier). Vous verrez que votre rapport au sucre aura changé. Ces detox permettent de faire un redémarrage au niveau de nos papilles et de nos addictions, surtout par rapport au sucre et au sel. Ensuite, il faut adopter une alimentation et un rythme de vie équilibrant pour vata pour la saison (voir mon article de l’année dernière Octobre 2015) : des légumes de saisons, des céréales nutritives, des apports en protéines végétales ou animales augmentés, ne pas oublier l’huile (toujours 2 à 3 CS / jour), des tisanes, du miel, de la méditation, des exercices physiques doux…
Bonne rentrée ! Love & Light
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C’est l’histoire d’une rencontre. Une rencontre entre deux filles passionnées. Yoga, cuisine, voyages… Une telle rencontre ne pouvait avoir lieu qu’à Bali, île de découvertes, d’échanges et de surprises ! Aucune de nous deux n’aurait pu en effet imaginer que de là naîtrait une collaboration créative et ô combien joyeuse plus d’un an et demi plus tard… Quand nous nous sommes rencontrées à Bali en avril 2014, lors d’un stage intensif de yoga, Majda et moi étions de toute évidence à la recherche d’une nouvelle impulsion et d’inspiration dans nos vies. Et l’Ile des Dieux a été à la hauteur de toutes ses promesses… Issues toutes deux d’un parcours commercial, avec quelques années d’expérience dans le monde des affaires et des grandes entreprises, nous avions décidé de nous tourner vers un style de vie différent autour du yoga et du bien-être. Bali a été ce moment où des choix se sont confirmés, et où de nouvelles aspirations sont nées. A l’issue de cette aventure, Majda a décidé de revisiter le patrimoine culinaire marocain pour créer Bread & Olives, et je me suis lancée dans un parcours de formation en Ayurveda (médecine indienne traditionnelle). Un an et demi plus tard, nous nous retrouvons à Paris, et du chemin a été parcouru ! Un travail commun autour de la cuisine nous a paru évident. Une cuisine que nous aimons simple et généreuse, et que nous voyons comme un élément essentiel du bien-être. C’est donc très naturellement que nous avons souhaité unir nos énergies et nos inspirations pour vous proposer des recettes fusion : à la fois méditerranéennes et ayurvédiques, saines et gourmandes, simples et créatives, toujours végétariennes ! Pour nous proposer une cuisine locale et ayurvédique c’est avant tout respecter les produits offerts par la nature à un moment donné et suivre le cycle des saisons. C’est pourquoi nous avons choisi pour débuter cette collaboration une recette spéciale pour le changement de saison, idéale pour amorcer cet automne déjà rugueux J Convaincue que le macrocosme se reflète dans le microcosme, influençant ainsi directement notre métabolisme, l’Ayurveda préconise un rythme de vie saisonnier. Il s’agit de comprendre les composantes saisonnières et d’adopter en conséquence une routine et une alimentation en harmonie avec la saison. Chaque saison se caractérise par certains attributs et tendances. L’automne est généralement décrit en Ayurveda comme étant léger, humide, rugueux, parfois changeant et venteux. Tous ces attributs sont ceux de Vata, l’une des 3 énergies fondamentales ou principes régulateurs qui régissent les fonctions psychiques et physiques du corps. Vata est donc exacerbé pendant l’automne. Or, une augmentation de Vata peut causer différents désordres: stress, insomnie, fatigue, ballonnements, constipation, douleurs articulaires, sciatique, appétit irrégulier, perte de mémoire, sentiment de solitude… Dans une recherche d’équilibre entre les différents doshas, il s’agit donc de diminuer l’influence de Vata durant cette saison à travers une hygiène de vie et une alimentation spécifique (pour plus de conseils, lire l’article « 8 conseils ayurvédiques pour passer l’Automne sans problème » - lien hypertexte). Nous avons donc décidé de créer une recette riche, goûteuse et unique, spécialement conçue pour apaiser notre Vata en plein essor. Les attributs que nous avons privilégiés pour cette recette sont à l’opposé de ceux de l’automne : huileux, chaud, liquide, lourd (nutritif), doux et stable, pour utiliser un langage ayurvédique. Autrement dit, des aliments digestes, énergisants, nutritifs, riches et généreux. Pour concocter cela, rien de mieux que s’inspirer des étals des marchés et partir des produits de saison ! Bien conjugués et assaisonnés, ceux-ci se révèleront nos meilleurs alliés pour lutter contre les désordres de la saison et nous ramener à l’équilibre. Cette soupe de courge-lentilles vous apportera la douceur que votre corps appelle. La crème de gingembre confit finit de lui donner ce peps dont nous avons tous besoin en ce moment ! Pour plus de détails sur les aliments utilisés et leurs attributs ayurvédiques, consulter la rubrique en bas de page.
Préchauffer le four à 180°C. Placer la courge grossièrement découpée, avec sa peau, sur une plaque. Huiler légèrement avec de l’huile de noisette. Cuire au four pendant 40 minutes environ, vérifier avec un couteau que la chair est tendre. Retirer, laisser refroidir et découper en cubes de taille moyenne. Cuire les lentilles dans un grand volume d’eau avec les gousses d’ail. En fonction du type de lentilles utilisées, la durée de cuisson varie entre 20 et 30 minutes. Dans une grande marmite, réchauffer le ghee avec les épices. Ajouter l’oignon et le poireau et laisser rissoler 5 bonnes minutes. Ajouter un peu d’eau si besoin. Verser la courge, les lentilles et couvrir d’eau progressivement. Cuire environ 10 minutes sur feu moyen. Dans un robot culinaire, mixer la préparation en ajoutant un peu d’eau jusqu’à obtenir la consistance souhaitée. Le résultat recherché est celui d’un mouliné épais, plutôt que celui d’un velouté crémeux. Pour préparer la crème de gingembre confit, mixer les ingrédients (tofu, gingembre confit, huile de noisette) dans un blender jusqu’à obtention d’une consistance homogène. Servir la soupe bien chaude dans des bols. Assaisonner de crème de gingembre confit par-dessus. Qu’est-ce que l’Ayurveda ?
Pourquoi ces aliments?
Article écrit en collaboration avec Majda Fahim, auteur du blog Bread & Olives.
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